Face à l'urgence climatique, la quantification des émissions de gaz à effet de serre (GES) devient une priorité et ce, même pour les logiciels comme la solution TMS de Dashdoc. Mesurer son impact sur l’environnement, c’est pouvoir agir sur sa propre implication dans le système. C’est pourquoi le gouvernement met en place des normes et des régulations sur calcul des émissions de GES (Gaz à effet de serre) pour tout type d’entreprise, y compris les sociétés du transport et de la logistique.
Emission GES : définition et différentes façons de les calculer
Qu'est-ce que les émissions de GES ?
C’est ici que nous faisons une petite introduction digne d’un cours de science-physique : les gaz à effet de serre incluent une variété de composés gazeux qui, une fois relâchés dans l'atmosphère, captent la chaleur solaire et contribuent au réchauffement de la planète.
Les principaux GES comprennent :
le dioxyde de carbone (CO2)
le méthane (CH4)
l'oxyde nitreux (N2O)
ainsi que les gaz fluorés.
Quelles sont les principales sources d’émissions de GES ?
La combustion de combustibles fossiles pour la production d'énergie, le transport, et certaines pratiques agricoles sont les principales sources d'émissions de GES.
Quel est le rôle de l’ADEME dans le calcul des émissions CO2 et de GES ?
L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) joue un rôle central dans la lutte contre le changement climatique en France, notamment en ce qui concerne le calcul et la réduction des émissions de CO2. L'ADEME élabore et met à disposition des entreprises, des collectivités et du grand public des méthodologies, des guides et des outils pour calculer les émissions de gaz à effet de serre. Ces ressources visent à standardiser les pratiques.
L'ADEME gère aussi la Base Carbone®, qui est une base de données de référence contenant des facteurs d'émissions pour une grande variété de postes d'émissions (énergie, transport, déchets, etc.). Cette base est un outil essentiel pour réaliser des bilans d'émissions de gaz à effet de serre précis et conformes aux standards internationaux.
Soutien à la mise en œuvre de plans d'action : Au-delà du calcul des émissions, l'ADEME accompagne les acteurs dans la mise en œuvre de stratégies et de plans d'action pour réduire leur empreinte carbone. Cela peut inclure des conseils sur l'efficacité énergétique, le déploiement des énergies renouvelables, la mobilité durable et l'économie circulaire.
Vous voulez en savoir plus sur le calcul des émissions de GES dans le transport, la norme ISO 14083 et ce que ça change pour vous ? Découvrez le webinaire réalisé par Dashdoc sur le sujet !
Comment calculer les émissions de GES ?
Le calcul des émissions de GES peut se faire de plusieurs manières, selon le niveau de précision souhaité et les données disponibles.
Les différentes approches
Première approche : le bilan carbone
Cette méthode dont on parle tant, consiste à évaluer la totalité des émissions de CO2 et autres GES produites par une activité, un produit ou une organisation sur une période donnée. Elle prend en compte tous les aspects du cycle de vie, de la production des matières premières à la fin de vie du produit.
L’ADEME a publié une méthodologie de quantification des émissions de gaz à effet de serre en 2004 : le Bilan Carbone®, dont nous avions parlé plus haut.
Elle prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre définis par le GIEC pour l’ensemble des flux physiques sans lesquels le fonctionnement de l’organisation ne serait pas possible.
Ainsi, les entreprises et collectivités territoriales peuvent réaliser une évaluation globale de leurs émissions GES, qu'elles soient directes ou indirectes. Découvrez dans cet article comment choisir votre prestataire Bilan Carbone. Concrètement, la méthode Bilan Carbone® permet de calculer l’empreinte carbone d’une organisation à travers des facteurs d’émissions physiques ou monétaires.
Pour la mesurer, on prend évidemment en compte le CO2 (qui s’exprime généralement en kilogramme ou en tonnes) mais aussi l’ensemble des GES comme le méthane par exemple, qui a d’ailleurs un pouvoir de réchauffement bien supérieur au CO2. Mais par souci d’harmonisation, on exprime tous les autres GES en dioxyde de carbone équivalent (CO2e), i.e. que l’on convertit par exemple les émissions de méthane en émissions de CO2e.
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Décarboner les transports passe aussi par la réduction de l'impact environnemental sur la supply chain ! L'ensemble des opérations de transport est actuellement en train d'être revisité pour évoluer dans un mouvement global de réduction des GES.
Deuxième approche : arriver à définir l’empreinte carbone
Plus spécifique que le bilan carbone, l'empreinte carbone se concentre sur les émissions de CO2, le principal gaz à effet de serre lié aux activités humaines. Elle mesure l'impact direct et indirect d'un individu, d'un service ou d'un produit en termes d'émissions de CO2.
Troisième approche : les méthodes sectorielles
Certaines industries utilisent des méthodes de calcul spécifiques, adaptées à leurs activités et à leurs sources d'émission principales. Par exemple, dans le secteur du transport, cela peut inclure les émissions par kilomètre parcouru ou par tonne de marchandise transportée.
Les bases du calcul : le scope
Le périmètre du calcul des émissions de GES peut être organisationnel ou purement opérationnel. 3 scopes existent.
Les scopes 1, 2 et 3 sont issus d’un même document : le GHG protocol qui encadre les gaz à effet de serre dès la fin des années 1990. Grâce aux scope, on peut catégoriser les émissions de GES par poste ou par type d’activité d’une entreprise.
Scope 1 : pour les émissions directes
Les émissions directes correspondent aux émissions provenant d’installations fixes ou mobiles.
5 sous-catégories existent :
Sources fixes de combustion
Sources mobiles à moteur thermique
Procédés hors énergie
Emissions directes fugitives
Emissions issues de la biomasse (sols et forêts)
Scope 2 : pour les émissions indirectes liées à l’énergie
Le scope 2 concerne les émissions indirectes associées à la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur importée pour les activités de l’organisation.
2 sous-catégories sont alors concernées :
Les émissions liées à la consommation d'électricité ;
Les émissions liées à la consommation de vapeur, chaleur ou froid.
Scope 3 : pour les autres émissions indirectes
Logiquement, toutes les autres émissions se retrouvent dans ce scope 3.
Voici les 15 sous-catégories du scope 3 :
Emissions liées à l'énergie non incluse dans les catégories 1 et 2
Achats de produits et de services
Immobilisation des biens
Déchets
Transport de marchandise amont
Déplacements professionnels
Actifs en leasing amont
Investissements
Transport des visiteurs et des clients
Transport des marchandises aval
Utilisation des produits vendus
Franchise aval
Leasing aval
Déplacement domicile travail
Autres émissions indirectes.
La réglementation sur le calcul de GES
En France, la réglementation est claire et nette, bien qu’encore ignorée par beaucoup d’entreprises. La réalisation d’un Bilan Carbone est donc obligatoire pour :
Les entreprises de 500+ salariés (ou 250+ salariés dans les DOM) ;
Les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants ;
Les établissements publics et services d’État de plus de 250 agents.
Et ce, tout secteur confondu ! Les entreprises de transport et de logistique sont donc concernées.
Focus sur le transport : comment calculer les émissions de CO2 ?
Le secteur du transport est un contributeur majeur aux émissions globales de GES, principalement en raison de la dépendance aux combustibles fossiles.
Le calcul des émissions GES concerne non seulement les sociétés de transport mais aussi leurs clients.
Vous voulez découvrir le logiciel qui vous garantit un calcul fiable de vos émissions CO2 pour chaque transport ?
Les sociétés de transports, même les plus petites, sont impactées indirectement car nombre de leurs donneurs d’ordre doivent établir un bilan GES et ainsi déclarer leurs émissions GES indirectes associées au transport.
Calculer les émissions dans ce secteur nécessite de prendre en compte plusieurs facteurs :
Type de véhicule et carburant utilisé : Les émissions varient significativement en fonction du type de véhicule (voiture, camion, avion, bateau) et du type de carburant (essence, diesel, électricité, biocarburants).
Efficacité du véhicule : L'âge du véhicule, son état et sa technologie (par exemple, véhicule hybride vs. conventionnel) influencent directement la quantité de carburant consommée et donc les émissions de CO2.
Distance parcourue : Plus la distance est longue, plus les émissions seront élevées. Les méthodes de calcul peuvent se baser sur des données réelles ou des estimations moyennes pour des trajets types.
Facteur d'émission : Il s'agit de la quantité de GES émise par unité de carburant consommé. Ces facteurs varient selon le type de carburant et sont cruciaux pour le calcul précis des émissions.
Introduction à la norme ISO 14083
Le but de la norme ISO 14083, publiée en mars 2023, est de faciliter le calcul et la déclaration des émissions GES en tenant compte de la diversité des opérations de transport.
Cette norme internationale permet d’avoir des calculs et des résultats comparables entre les sociétés de transport. Elle englobe toutes les étapes de la chaîne de transport, en tenant compte de différents cas de figure.
Traçabilité et empreinte carbone sont au coeur des réflexions de l'application de la norme ISO 14083.
Comment calculer les émissions de gaz à effet de serre selon la norme ISO 14083 ?
Jusqu’à maintenant le calcul GES se basait certes sur les distances réelles parcourues, mais également sur des taux d’émissions génériques. Avec la nouvelle norme c’est l’inverse qui est proposé. Pour chacun des maillons de la chaîne transport, le calcul suivant est appliqué :
Emissions GES (en kg/CO2e) = Taux d’émission x Poids du chargement x Distance
Le taux d’émission : Il est basé principalement sur les types de carburants (gazole, GNL, électrique…) utilisés et les taux définis par l’ADEME. Chaque entreprise peut ainsi calculer un taux qui lui est propre, basé sur ses flux transport. La norme ISO 14083 impose de le mettre à jour une fois par an minimum, mais il est possible de le faire aussi souvent que souhaité.
Tableau de classification des GES
Pour fournir une vision claire de l'impact des différents GES, on peut les classer selon leur potentiel de réchauffement global (PRG), qui mesure la capacité d'un GES à capturer la chaleur dans l'atmosphère sur une période spécifique, généralement 100 ans, par rapport au CO2.tab
Gaz à effet de serre | Potentiel de réchauffement global |
---|---|
Dioxyde de carbone (CO2) | 1 |
Méthane (CH4) | 28-36 |
Oxyde nitreux (N2O) | 265-298 |
Gaz fluorés (HFCs, PFCs, SF6, NF3) | Jusqu'à 23 500 |
Cette classification souligne l'importance de s'attaquer à tous les types de GES, pas seulement au CO2, pour lutter efficacement contre le changement climatique.
Foire aux questions (FAQ)
Comment calculer la classe GES ?
Attention, on passe ici à quelque chose de différent car c’est le secteur de l’immobilier qui rentre en jeu ! La classification GES désigne le niveau d'émissions de gaz à effet de serre d'un bâtiment, évalué suite à une analyse quantitative.
Cette classification est organisée en sept catégories, de A à G, indiquant le degré d'efficacité énergétique du bâtiment : A représente les logements les moins gourmands en énergie et ayant les émissions les plus basses, tandis que la catégorie G regroupe ceux ayant la consommation et les émissions les plus élevées.
Les catégories sont définies par des seuils minimum et maximum d'émissions, mesurées en kilogrammes de CO2 équivalent par mètre carré (kgeqCO2/m²). Initialement, le diagnostic de performance énergétique (DPE) se composait de deux étiquettes distinctes : l'une pour l'énergie et l'autre pour les GES. Toutefois, à la suite de la réforme du DPE en juillet 2021, ces informations sont désormais fusionnées en une unique étiquette énergétique.
Comment calculer la valeur de l'effet de serre ?
Le calcul de la valeur de l'effet de serre d'une activité spécifique, comme le fonctionnement d'un bâtiment ou le transport, nécessite plusieurs étapes clés.
D'abord, il faut identifier les sources d'émissions de gaz à effet de serre (GES), telles que la combustion de carburants fossiles pour le chauffage ou l'électricité.
Ensuite, la quantité de chaque type de carburant consommé est convertie en équivalents CO2, en utilisant des facteurs d'émission spécifiques à chaque gaz. Ces facteurs d'émission prennent en compte la capacité de chaque gaz à piéger la chaleur dans l'atmosphère, comparée à celle du CO2, sur une période standard (généralement 100 ans).
La somme des équivalents CO2 de toutes les sources donne la valeur totale de l'effet de serre pour l'activité analysée. Pour des calculs précis, il est conseillé d'utiliser des bases de données reconnues comme la Base Carbone de l'ADEME.