Alors que l’Allemagne faisait partie des pays qui n'avaient pas ratifié le protocole de la CMR électronique, le Conseil Fédéral a annoncé le 17 Septembre 2021 l’approbation de la lettre de voiture électronique (eCMR). Nous pouvons désormais compter aujourd’hui 30 pays à avoir ratifié ce protocole.
Nous allons vous présenter dans cet article la vision de cet enjeu par Didier Glesner, Responsable IT chez Vincent Logistics, une société de transport familiale qui opère dans les pays du Benelux ainsi qu’en Allemagne.
La ratification du protocole de CMR électronique en Allemagne
🇪🇺 La Convention relative au contrat de transport international de Marchandises par Route (CMR) encadre les conditions des transports et définit la responsabilité des différents acteurs de ce domaine. C’est alors qu’en 2008, le protocole de l’eCMR vient compléter cet accord avec la digitalisation des lettres de voiture.
Un obstacle à cette initiative est que l’eCMR n’est pas encore accepté par tous les pays, en Europe en tout cas. Ce qui n’est pas faux car il y’a encore une semaine, l’Allemagne ne faisait pas partie des pays qui avaient déjà ratifié le protocole de la CMR électronique depuis presque 10 ans.
Pour le secteur du transport routier de marchandises allemand, les lettres de voiture utilisées sont principalement sous format papier. Néanmoins, l’e-CMR peut être utilisé à condition d’avoir le justificatif papier en complément.
Après l'adoption de la loi sur la CMR électronique par le Conseil fédéral, les acteurs du transports pourront légalement utiliser la lettre de voiture électronique en Allemagne.
Les enjeux de la lettre de voiture électronique en Allemagne
🇩🇪 Nous avons eu l’opportunité d’interviewer Didier Glesner pour en apprendre un peu plus sur la CMR électronique en Allemagne car Vincent Logistics possède une grande influence sur le marché allemand du transport routier.
À travers notre témoignage client, Didier partage avec nous son point de vue sur la ratification de la CMR électronique en Allemagne :
Pourquoi l’Allemagne n’avait pas ratifié le protocole e-CMR ?
De par son expérience et son réseau, Didier nous informe qu’au niveau légal et pour les contrôles routiers, la réglementation dans le secteur du transport routier est un peu plus renforcée voire “stricte” en Allemagne, comparée aux autres pays européens.
Il fait justement référence à la “rigueur germanique” qui reflète la discipline des allemands tout autant dans leur modèle économique que dans leur culture.
Ainsi, il y avait quand même déjà une certaine acceptation intra-frontalière d’un système de digitalisation similaire à ce que les transporteurs utilisent actuellement.
Quel sera l'impact du lancement de l’eCMR dans l’Allemagne ?
L’impact est le même hors Allemagne, il ne devrait pas y avoir de problèmes pour les transporteurs toutefois les difficultés de l’eCMR pourraient se trouver au niveau des chargeurs.
A) La réalité du cabotage routier
Un des gros problèmes de contrôle des transports au niveau de la législation européenne réside dans le cabotage routier. Cette opération empêche un transporteur hors du pays de faire plus de 3 opérations de chargement et de déchargement dans le même pays avant de sortir des frontières.
B) Les avantages de l’eCMR contre la concurrence déloyale
Un des gros avantages au niveau de la législation et de la protection de la concurrence pour Didier c’est que les chauffeurs n’auront plus la possibilité, avec l’eCMR de Dashdoc en tout cas, de faire disparaître les documents de transport. Parce-que légalement, ils doivent rester un certain nombre de jours dans l’application.
Les enjeux de l’eCMR dans les pays du Benelux
🇧🇪 Avec l’annonce de la ratification de l'eCMR en Allemagne, le Benelux pourrait-il ouvrir ses frontières à ses voisins bien avant 2025 ?
Projet eCMR intra-Benelux
🇳🇱 La lettre de voiture électronique dans les pays du Benelux n’est valable qu’inter Benelux. Son utilisation et son application légale se limitent seulement à la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg et donc n’est pas valide pour un transport depuis la France à destination de la Belgique par exemple. Ce projet a été lancé en 2017 et a été prolongé jusqu’en 2025.
🇱🇺 L’année dernière, François Bellot, le ministre fédéral de la mobilité en Belgique, avait souligné le manque de réponse aux questions concernant la cybersécurité et la compatibilité des systèmes embarqués dans les différents pays européens. Le projet de l’eCMR intra-Benelux a justement été conçu de sorte à répondre aux problèmes liés à la protection des données et à la fraude.
Challenges et solutions
Toutefois, le challenge majeur de la CMR électronique est la compatibilité des logiciels de gestion et le principe de l’e-CMR est justement fondé sur l’interopérabilité des systèmes. L’objectif final du projet intra-Benelux serait de trouver une solution qui permettrait à n’importe quel contrôleur routier d’avoir accès aux lettres de voiture électroniques des transporteurs.
Et c’est là que Dashdoc intervient, en tant que plateforme collaborative pour tous les acteurs du transport. Nous avons travaillé notre API (Application Programming Interface) pour être aujourd’hui connecté à de nombreux TMS (Transport Management System) et être intégré aux principaux systèmes télématiques du marché.
Notre solution d’eCMR étant déjà en service au Benelux, nous visons aussi à contribuer à la transition digitale du transport routier en Allemagne !